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LA FIN DE LA MONDIALISATION LIBÉRALE : ENTRE RÉALITÉ CONCRÈTE ET UTOPIE NÉCESSAIRE
Fiche de lecture

LA FIN DE LA MONDIALISATION LIBÉRALE : ENTRE RÉALITÉ CONCRÈTE ET UTOPIE NÉCESSAIRE

Pierre-Romain THIONNET

directeur national du Rassemblement National de la Jeunesse (RNJ)  

« Nous sommes au lendemain de quelque chose. Sommes-nous à la veille de quelque chose ? ». Charles Morice (1905)

Ce que la crise Covid et la guerre d’Ukraine ont changé

La crise globale provoquée par la pandémie de Covid-19, la tension croissante entre Pékin et Washington ou encore les répercussions mondiales de la guerre d’Ukraine ont fait fleurir les titres de presse annonçant ou interrogeant la « fin de la mondialisation ». En cause notamment : les interruptions, les blocages ou les ralentissements de certaines chaînes de valeurs mondiales, à savoir la fragmentation géographique du processus de conception, production, commercialisation et livraison d’un bien ou d’un service. Les pénuries de certains matériaux ou de denrées se sont alors multipliées et le phénomène est loin de se résorber. Il en va dans les échanges mondiaux actuels comme dans la stratégie militaire : la sécurisation et la permanence des lignes d’approvisionnement sont proprement vitales, sans quoi tout le dispositif peut s’effondrer. C’est un paradoxe (en apparence seulement) du système : aussi solide nous apparaisse-t-il, il peut déboucher sur le chaos, et même en être à l’origine en raison de l’hyper-dépendance qu’il implique (1) .

Les Français, comme beaucoup d’autres peuples, ont pu découvrir ou vérifier à quel point leur pays est dépendant de l’extérieur, y compris pour des secteurs stratégiques et critiques. À titre d’exemple, alors qu’elle souhaite fournir de manière croissante des munitions et des obus à l’Ukraine, l’Europe se rend compte que sa production de charges explosives ne peut pas suivre, faute de matériaux suffisants, d’infrastructures industrielles et de stocks stratégiques . Quand les moyens ne peuvent pas suivre la volonté politique, cela s’appelle l’impuissance.

Convenons-en : les nations du globe ne vont pas demain interrompre brutalement toute exportation vers le lointain ou toute importation en provenance de régions au-delà des océans. En revanche, l’architecture des échanges mondiaux est méthodiquement en train de se métamorphoser sous le coup de rivalités géostratégiques, de recomposition d’alliances ou d’ententes ainsi que d’une reconsidération des bienfaits du protectionnisme ou des méfaits du libre-échange. Incontestablement, la balafre la plus importante à la mondialisation « unique », celle dominée par l’Amérique et régie par ses règles ou infrastructures, est infligée par la Chine… mais aussi et même peut-être d’abord par les États-Unis eux-mêmes. Bertrand de Jouvenel n’avait-il pas montré comment la puissance impériale, supposée être garante de l’ordre international, est bien souvent celle qui lui porte les coups les plus résolus ? (2)

Au sein du « village global », où l’ennemi héréditaire et le concurrent acharné ont disparu, les routes sont sûres. Seulement ce village global n’a jamais vu le jour. Il a été confondu avec une période relativement courte d’hégémonie mondiale de l’hyperpuissance américaine garantissant à celle-ci une liberté d’accès aux « espaces communs » (global commons), c’est-à-dire ces espaces qui « ne relèvent de la souveraineté d’aucun pays et constituent les voies de circulation et d’accès de notre monde »(3) (haute mer, espace aérien international, espace extra-atmosphérique voire cyberespace) et qui ont été au cœur de la grande stratégie étatsunienne (4) . Or aujourd’hui, les États-Unis n’ont plus les moyens ni même la volonté politique de contrôler de bout en bout « le réseau et l’infini » (5) ou de s’assurer du flux régulier et sans entrave des échanges mondiaux.

Les États-Unis, eldorado du protectionnisme

Sous l’impulsion de l’administration Biden, le Congrès américain a voté à l’été 2022 l’Inflation Reduction Act (IRA), une grande loi budgétaire de près de 470 milliards de dollars de subventions en faveur de son secteur industriel énergétique. Cette initiative vient s’ajouter à deux textes précédents soutenant l’investissement et la recherche dans les infrastructures et les semi-conducteurs . L’État, jamais absent de l’économie américaine contrairement aux idées reçues, intensifie clairement son intervention dans le but d’ « ajuster la globalisation » selon la stratégie officielle de la Maison Blanche . Le mot est lâché. La lecture de ce document est essentielle et prouve que, loin de rompre avec le protectionnisme de Donald Trump, Joe Biden le poursuit et le renforce. Son administration reconnait certes les « bénéfices immenses » que la globalisation a apportés aux États-Unis et au monde, mais cela sonne comme un au revoir. Le libre-échange n’est plus la règle absolue et doit s’effacer devant certains impératifs, à commencer par la participation des firmes à la solidarité nationale, la protection des infrastructures et technologies critiques, la transition écologique et défense des intérêts des travailleurs nationaux(6) . Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale auprès de Biden, est très clair lorsqu’il affirme que « l’accès au marché a été pendant trente ans l’orthodoxie de toute politique commerciale ; ce ne correspond plus aux enjeux actuels », lesquels sont la sécurité des chaînes d’approvisionnement (supply chains) .

Les enseignements à tirer de cette orientation étatsunienne sont nombreux, mais le plus important est certainement l’absence de séparation des politiques intérieure et extérieure. Il n’existe pas de « monde parallèle » - celui du libre-commerce et des flux de marchandises - qui s’imposerait aux États. Il existe des États qui ont la volonté de réguler et de maîtriser ce qui entre et sort de leur territoire afin de défendre au mieux leurs intérêts nationaux. Washington, par son volontarisme, est en train d’amorcer ce qu’on peut appeler « la fin d’une certaine mondialisation »(7) .

Le fait dominant de la mondialisation n’a pas tant été l’allongement de la distance dans les échanges mais leur déterritorialisation, leur tendance à échapper à toute contribution aux biens communs et à tout emprise politique, ce qui a généré une sorte de « dédoublement du monde »(8) . Dans Le nomos de la Terre, Carl Schmitt identifiait déjà l’avènement d’un commerce et d’un marché libres mondiaux distincts de l’ordre politique des États »(9) . Derrière ce phénomène, c’est le politique qui a cédé du terrain à l’économie, et souvent de son plein gré. C’est là et depuis longtemps la grande ambition et même la source du libéralisme : chasser le politique partout où il se trouve pour lui préférer des rouages et des règles « neutres »(10) . L’un de ses plus grands théoriciens au siècle dernier, Friedrich Hayek, figure de proue du néolibéralisme, ne défendait-il pas le « détrônement de la politique »(11) ? Le renouveau du protectionnisme américain à l’heure de la grande compétition avec l’empire du Milieu nous montre que l’État-nation n’a certainement pas dit son dernier mot et qu’annoncer sa mort ou son inefficacité était une lourde erreur.

Vers la bimondialisation et le commerce avec les seuls « amis » ?

Plutôt qu’à la fin de la mondialisation, nous assistons probablement à une fragmentation de celle-ci autour de deux pôles, ce qui prend la forme d’une « bimondialisation »(12) .
Nous l’avons vu, la politique interventionniste soutenue des États-Unis répond à la fois à des objectifs internes et externes. Vis-à-vis de la Chine, il s’agit d’opérer un « découplage », c’est-à-dire de ne plus dépendre d’elle, de son économie, de ses infrastructures ou de ses investissements dans un certain nombre de secteurs stratégiques, pour commencer. En face Xi Jinping, tout en adoptant un discours de soutien à la liberté des échanges mondiaux , et bien que l’économie chinoise soit très intégrée à l’économie mondiale, n’en impose pas moins des restrictions très importantes aux capitaux étrangers, développe une stratégie volontaire de protection des chaînes de valeurs dont dépend le pays et s’oriente aussi vers un « découplage » vis-à-vis de l’Amérique et de ses alliés afin d’être moins vulnérable . Alors que Pékin avait depuis plus de trois décennies pratiqué la politique des bras grand ouverts à l’endroit des groupes occidentaux, nombre d’entreprises sont incitées à se retirer, ou ont intérêt à le faire étant donné la forte augmentation des coûts de production dans le pays. À ce stade, la dissociation financière et bancaire par rapport aux États-Unis est beaucoup plus avancée que la dissociation commerciale, mais la première prépare et annonce la seconde (13).

Ce découplage réciproque de Pékin et Washington concerne le monde entier, car chaque État de la planète ou presque utilise ou compte utiliser les infrastructures techniques, les réseaux, les technologies ou les applications de l’un ou l’autre État, en l’absence regrettable à ce jour d’alternative européenne. Les États-Unis semblent bien décidés à ne pas permettre à leurs alliés ou partenaires de jouer sur les deux tableaux : entre ce qui est américain ou chinois, il faut choisir ! Et si le bon vouloir des pays concernés n’opère pas, les Américains peuvent compter sur l’efficacité de l’extraterritorialité de leur droit, arme bien souvent décisive de la guerre économique mondiale (14).

Ainsi pourrait-on voir se confirmer une tendance que la guerre en Ukraine est susceptible d’accélérer : le « friend-shoring », concept introduit par la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, qui fait de la fiabilité politique des partenaires un critère essentiel dans la conception des chaînes d’approvisionnement mondiales. Autrement dit, ne commercer qu’avec ceux qui partagent les mêmes valeurs démocratiques. Il ne s’agit pas ici simplement d’une conception américaine : la Chine aussi va probablement s’orienter davantage vers cette mondialisation « entre amis », en réduisant progressivement le volume de ses échanges avec les États-Unis et d’autres pays considérés comme « hostiles » pour se recentrer peu à peu vers les pays du Sud global (Global South)(15) , principalement ceux en développement et émergents(16) . Et quand bien même l’interdépendance entre les économies américaine et chinoise est plus forte que jamais, il ne faut pas négliger la volonté de Xi Jinping de faire primer les considérations idéologiques, politiques et diplomatiques sur les impératifs de croissance économique(17) . La guerre d’Ukraine, dans laquelle la Chine déclare officiellement avoir une « position objective et impartiale » , renforce cette tendance de ce qu’on peut appeler le « commerce entre frères ». À l’occasion du voyage à Moscou de Xi Jinping les 20 et 21 mars 2023, Vladimir Poutine a parlé des « possibilités illimitées » dans la coopération russo-chinoise , prolongeant une politique de rapprochement avec Pékin qui n’a pas attendu l’invasion de l’Ukraine pour commencer, mais qui s’intensifie et dont l’adoption par la Russie du renmimbi chinois comme l’une des principales devises pour ses réserves internationales et son commerce extérieur est un acte fort .

Il nous est difficile d’imaginer la fin de la mondialisation libérale telle que nous la connaissons notamment depuis quarante ans avec la mise en place des organismes et règles internationales l’organisant et la répandant sur toute la surface de la planète. Et pourtant, cette fin qui peut paraître utopique ne serait que la clôture d’une parenthèse comme il y en eut tant d’autres dans l’histoire des sociétés humaines.

Le mythe d’un ordre économique libéral spontané

Il faut enterrer un dogme, celui qui veut que le libre-échange soit la règle et le protectionnisme l’exception. Des historiens de l’économie ou économistes comme Paul Bairoch(18) et Yves Perez(19) ont admirablement proposé la longue histoire du protectionnisme, et le premier a cassé le mythe d’un essor extraordinaire de l’Europe et de l’Occident au XIXe siècle permis grâce au libre-échange. En réalité, toutes les puissances montantes ont fait leurs armes à l’abri de leurs frontières, protégeant leur marché intérieur. Ainsi, le Royaume-Uni a acquis une avance technologique et manufacturière derrière des barrières tarifaires importantes avant d’utiliser le libre-échange comme outil d’affirmation de sa puissance. De même, l’essor des États-Unis d’Amérique est indissociable d’un protectionnisme constant et croissant. Le libre-échange est un rapport de force imposé par la puissance dominante, et non pas une recette magique que chacun peut et devrait adopter.

Se réapproprier cette histoire économique, c’est casser les fondements mentaux et psychologiques du dogme libre-échangiste et comprendre que le protectionnisme n’est pas un pis-aller mais une pensée à part entière(20) . Le protectionnisme n’est pour autant pas une fin en soi, il est une politique modulable et souple, qui doit permettre la naissance, l’essor, l’accompagnement ou la protection de certains secteurs en les soulageant d’une concurrence extérieure dont la pression est trop forte ou représente une menace. C’est la grande leçon de l’économiste Friedrich List, théoricien du « protectionnisme éducateur » (21).

L’ordre commercial et économique libéral n’est pas spontané ni naturel ; il a été pensé, décidé, construit puis entretenu(22) . Il a été une utopie d’abord seulement présente dans la tête de quelques penseurs(23) avant de voir le jour sous l’action de dirigeants. Il n’a certainement pas été l’ordre naturel des choses contre quoi il serait donc vain de lutter. Comme l’écrivait il y a plus de vingt ans Emmanuel Todd, « il a fallu une génération pour mettre en place le libre-échange. Il faudra autant de temps pour établir les protections dont l’économie mondiale a besoin »(24) . C’est à ce titre que nous pouvons parler d’utopie de la fin de la mondialisation libérale, car on ne tourne pas la page d’un modèle économique global comme on change une ampoule bien que les signaux ou les preuves matérielles et politiques de son extinction soient clairement identifiables. Pour autant, cette utopie doit être reprise, adoptée, défendue. Le passé offre ici encore une leçon. Décrédibilisés et réduits à la marginalité au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, les libéraux - devenus néo-libéraux après une remise en question existentielle - ont poursuivi un but politique à long terme et s’y sont tenus résolument, avec succès. Hayek écrit en 1949 :

« La principale leçon qu’un libéral conséquent doit tirer du succès des socialistes est que c’est leur courage d’être utopiques qui leur a valu l’approbation des intellectuels ainsi que leur influence sur l’opinion publique, qui rend chaque jour possible ce qui récemment encore, semblait irréalisable. (…) Si nous retrouvons cette fois dans le pouvoir des idées qui fut la force du libéralisme dans sa grande époque, la bataille n’est pas perdue »(25) .

Penser la nation pour refermer la parenthèse du libre-échange

Ainsi, la fin de la mondialisation libérale doit d’abord avoir lieu dans les cœurs et dans les esprits. Les réalités économiques ne sont jamais premières, elles ne s’imposent pas aux hommes et aux sociétés. Les facteurs culturels, mentaux et anthropologiques déterminent davantage les lois économiques que l’inverse. L’affaiblissement de l’État comme outil de régulation et la dissolution de la nation ont permis la mondialisation davantage qu’elles en sont les conséquences. C’est pourquoi l’idée nationale doit être revivifiée et les frontières réhabilités dans l’imaginaire collectif, car alors « la recomposition des nations fera s’évanouir le problème de la mondialisation »(26) . La condition du protectionnisme réside donc dans l’affirmation de la nation. De même, il faut marteler que l’idée selon laquelle les choses économiques ou le Marché existeraient séparément de l’ordre politique est une utopie. L’œuvre majeure de Karl Polanyi, La Grande Transformation, a tordu le coup au mythe du marché autorégulateur et à son efficacité : « le laissez-faire n’avait rien de naturel ; les marchés libres n’auraient jamais pu voir le jour si on avait simplement laissé les choses à elles-mêmes »(27) . La re-socialisation de l’économie est en marche, fermant ainsi une nouvelle parenthèse libérale qui aura certes permis des avantages matériels non négligeables, mais qui aura poussé trop loin l’amnésie politique et la négligence des protections élémentaires.

Pour que la nation retrouve toute sa force et tout son sens, il conviendra de guérir d’une autre amnésie, celle du territoire. Le territoire national s’est révélé être la forme d’organisation spatiale la plus efficace du monde moderne (28) , et après des décennies de dé-territorialisation nous observons une tendance à la re-territorialisation et un appétit populaire pour elle (localisme). Malgré les flux et les logiques de réseau, le territoire n’a pas été rendu obsolète, et à l’aune de la crise énergétique, de l’impératif écologique et des enjeux de souveraineté alimentaire (entre autres), le « principe territoire » est plus que jamais d’actualité (29) .

Enfin, l’identité, la conscience d’un soi collectif particulier à l’histoire et au destin singuliers, ne saurait être oubliée. L’identité est un préalable à toute politique d’un État, à tout projet de puissance. Il convient de reposer les bases : la France, comme sujet historique, n’existe et n’a existé qu’en voulant « persévérer dans son être » devant ses homologues et en défendant farouchement son autonomie de décision « par laquelle [elle] choisit librement ses modes de coexistence avec les Autres » (30). L’identité est la condition pour être sujet et non objet de l’Histoire. Identité, territoire, nation : un triptyque sans lequel il est vain d’espérer influer de quelque manière le cours des événements et pouvoir prendre part à la reconfiguration de l’ordre économique et géopolitique mondial.

Conclusion

« La pensée précède l’action comme l’éclair précède le tonnerre » écrivait le poète Heinrich Heine, et tel peut être l’idée-force de ce texte. Il nous faut être convaincu de la nature performative de l’idéologie. La mondialisation libérale n’est pas tombée du ciel mais a été construire parce qu’elle s’est imposée dans les esprits d’intellectuels, d’influenceurs et de décideurs politiques. Le renouveau de l’idée nationale et des vertus du protectionnisme doit suivre le même chemin, et l’utopie du libre-échange mondial doit être réduite à néant. Pour toute une série de facteurs énumérés ici, et dont les bouleversements géopolitiques sont la forme la plus spectaculaire, « la croyance elle-même dans la mondialisation ne renaîtra pas de sitôt » (31) .

Références :

1-Hervé Coutau-Bégarie, 2030 : La fin de la mondialisation ?, Éditions Tempora, 2008, p. 45.

2-Hervé Coutau-Bégarie, « Histoire et prospective de la souveraineté. Une relecture de Bertrand de Jouvenel et de Jacques Ellul », in Prospective et Stratégie 2010/1, p. 35-45.

3-Barry R. Posen, « La maîtrise des espaces, fondement de l’hégémonie militaire des États-Unis », in Politique étrangère, N°1|2003, p. 42.

4-Frédéric Ramel, « Accès aux espaces communs et grandes stratégies », Étude IRSEM n°30|2014.

5-FORGET Philippe, POLYCARPE Gilles, Le réseau et l’infini. Essai d’anthropologie philosophique et stratégique, Paris, Economica, 1997.

6- Ibid, p. 12.

7-Guillaume Vuillemey, Le temps de la démondialisation. Protéger les biens communs contre le libre-échange, Paris, Seuil, 2022, p. 9.

8-Ibid, p. 10-11.

9-Carl Schmitt, Le nomos de la Terre, Paris, PUF, 2001, p. 233.

10-L’œuvre du philosophe Jean-Claude Michéa revient admirablement sur cette caractéristique première de l’utopie libérale.

11-Quinn SLOBODIAN, Les Globalistes. Une histoire intellectuelle du néolibéralisme, Éditions du Seuil, 2022, p. 17.

12-L’expression est tirée de l’ouvrage d’Alice Ekman, Dernier vol pour Pékin. Essai sur la dissociation des mondes, Paris, Éditions de l’Observatoire, 2022.

13-Alice Eckman, op. cit., p. 182.

14-Voir Ali Laïdi, Le droit, nouvelle arme de guerre économique. Comment les États-Unis déstabilisent les entreprises européennes, Actes Sud, 2021, 336 p.

15- Voir Dawn C. Murphy, China’s Rise in the Global South. The Middle East, Africa, and Beijing’s Alternative World Order, Stanford University Press, 2022, 408 p.

16-Alice Eckman, op. cit., p. 187.

17- Ibid., p. 215.

18-Paul Bairoch, Mythes et paradoxes de l’histoire économique, La Découverte, 1999.

19-Yves Perez, Les vertus du protectionnisme. Mondialisation et crises politiques, les surprenantes leçons du passé, L’Artilleur, 2020, 288 p.

20-Jacques Sapir, Le protectionnisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2022, 128 p.

21- Friedrich List, Système national d’économie politique, Paris, Gallimard, 1998, 573 p.

22-Serge Halimi, Le grand bond en arrière. Comment l’ordre libéral s’est imposé au monde, Éditions Agone, 2012, 792 p.

23-Voir notamment : Michel Bourdeau, La fin de l’utopie libérale. Introduction critique à la pensée de Friedrich Hayek, Paris, Éditions Hermann, 2023.

24-Emmanuel Todd, L’illusion économique, Paris, Gallimard 1998, p. xiv.

25-Friedrich Hayek, « Les intellectuels et le socialisme », The University of Chicago Law Review, vol. 16, n°3, printemps 1949.

26-Emmanuel Todd, op. cit., p. 388.

27-Karl Polanyi, La Grande Transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, Gallimard (1944) 1983, p. 204.

28-Gérard Dussouy, Quelle géopolitique au XXIe siècle ?, Éditions Complexe, 2001, p. 63-64.

29-Voir : Akberto Magnaghi, Le principe territoire, Paris, Eterotopia-Rhizome, 2022 et Krisis n°53, juin 2022, « Territoires ? ».

30-Lucien Poirier, La crise des fondements, Paris, Économica, 1994, p. 19 et p. 177.

31-Michel Guénaire, Après la mondialisation. Le retour à la nation, Presses de la Cité, 2022, 272 p.